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Débat Sémantique

Fleeting

  • Référence externe :

Vidéo de Monsieur Phi traitant de l’intérêt d’avoir des débat sémantiques. Il évoque notamment le concept de communauté langagière pour parler d’un groupe de personnes partageant un même code. Les usage ordinaire des mots sont nécessaires pour qu’on se comprenne. Le sens des mots n’est pas une histoire de convenance personnelle (jeu de la communication).

Le langage nous engage.

Pour ceux que ça intéresse, je me suis en partie inspiré d’une partie de l’article de David Chalmers “Verbal Dispute” :

http://consc.net/papers/verbal.pdf ()

Entre autres choses, la dispute verbale permet d’éviter l’entente verbale, où les interlocuteurs croient parler de la même chose et prennent des

il y a les mots qu’on définit et les mots qu’on utilise

risque de laisser traîner un débat sémantique

Je pense que les mots déclenchent des associations d’idées qui influencent les comportement. Ainsi, ce qui peut sembler être un simple débat sémantique un jour, par phénomène d’aisance cognitive devient un problème d’organisation collective quelques mois plus tard. En effet, si chacun sort du débat sémantique en pensant respectivement A et B et en convenant que A == B, et si A et B amènent par association A’ et B’, alors au bout de quelques temps, utiliser les mots A et B va inciter à prendre pour vrai A’ et B’. En général, A’ et B’ sont incompatible et le débat, qui était juste sémantique initialement, devient un débat de comportement.

Or, à ce moment, (A, A’) et (B, B’) étant assimilés, vivre la perte de l’un ou l’autre induit une dissonance cognitive. Par aversion à la perte, chacun campera sur ses croyances. De plus, il ne sera pas évident d’associer les divergences d’opinions sur A’ et B’ au débat initial entre A et B (jeu de la communication).

Voici un exemple qui m’arrive régulièrement quand j’entends parler de la méthode scrum.

On commence par prétendre utiliser la méthode scrum. Je pointe du doigt que cette méthode est très clairement documentés, je montre les erreurs classiques et informe qu’il serait préférable de ne pas utiliser ce vocabulaire si on ne compte pas appliquer la méthode et si on cherche à se comprendre.

Nous convenons qu’« ok, on ne fait pas de scrum », mais les usages du vocabulaire restent.

Plusieurs mois plus tard, les usages se sont propagés.

Maintenant on entend la méthode scrum brandie en argument d’hygiène de vie. Par exemple, un des premiers sujet de discorde est d’avoir des réunions trop longues et en apparence inutiles. On entend alors « la méthode scrum dit qu’il faut avoir des dailies de moins de 15 minutes, donc on va forcer les dailies à faire moins de 15 minutes. »1.

Ainsi, un simple débat sémantique d’un jour devient un débat d’organisation d’équipe un autre jour.

est-ce que l’homme tourne autour de l’écureuil ?

Notes pointant ici


  1. Le manque de connaissance de scrum rend cet argument inconsistant. En général, les autres piliers de scrum ne sont pas respectés. Il n’y a par exemple pas d’engagement auprès d’un garant de la définition de la valeur du produit. Il n’y a pas de garant de la bonne application de la méthode. Il n’y a en général même pas de sprint bien défini, notamment avec un sprint goal. Il est raisonnable de penser que la longueur exagérée des dailies est un symptôme de ces manques. Limiter sa durée de façon artificielle ne va que cacher le problème de cohérence de la méthode.

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