Estimer À La Hausse Par Peur De S'engager
FleetingQuand on nous demande des estimations techniques, je vois souvent la stratégie d’estimer, puis d’ajouter une marge pour les imprévus. La personne demandant l’estimation rajoute aussi sa marge.
Je pense que cette stratégie est le symptôme de faire l’amalgame entre estimer et s’engager. On m’explique en général que cet amalgame est lié au « système » où les clients veulent payer pour un nombre de « jour-homme » et ont besoin d’un chiffrage au départ du projet. Car en effet, même si estimer != s’engager, les client engagent effectivement leur argent au début du projet.
Je n’ai pas de solution alternative, mais cela n’empêche pas de critiquer. Car j’ai décidé de croire que critiquer sans solution, ça peut quand même aider.
Je pense qu’on devrait considérer les estimations comme les estimations statistiques, permettant de donner une mesure d’une variable aléatoire (le temps que prend une tâche) et accepter leurs biais optimiste.
Une cérémonie d’estimation devrait permettre de donner un échantillon de cette variable aléatoire. Puis, avec l’expérience et les projets s’enchaînant, on pourrait confronter les valeurs de l’estimation aux valeurs réelles, afin d’identifier le biais et mieux le prédire. Les méthodes à sprint, comme scrum, permettent cela. D’ailleurs, je pense que l’évaluation des story points, si elle était appliquée à la lettre, est application de cette idée, même si elle se repose plus sur une intuition qui s’affine que sur des méthodes statistiques.
Aussi, on pourrait demander plein d’estimations, à plein de gens différents, dans l’idée d’augmenter la taille de l’échantillon et sa précision. Voir l’estimation du nombre de cailloux dans un bocal.